Secret des hommes, secret des dieux

Préface de Xavier Beauvois

Presses de la Renaissance, Prix Spiritualités d'aujourd'hui 2011

 

 

"Un récit alerte et chaleureux qui restitue la saveur humaine et la profondeur spirituelle d'une aventure inédite." (La Croix)

"Passionnant et remarquable : un récit de tournage qui est aussi un petit traité de christianisme." (Le Figaro)

"Plus qu'un making of : le récit d'une aventure collective marquée du souffle de l'Esprit." (Réforme)

"Un exceptionnel voyage initiatique et spirituel derrière la caméra de Xavier Beauvois." (AFP)

"Une expérience unique dans l'histoire du cinéma." (Dimanche)

"Un livre joyeux, de combat, de vérité." (Midi Libre)

 

Pierre Granier, Dimanche.be, 9 mars 2011 : "Pour prolonger l'émotion du film"

Conseiller monastique du film “Des hommes et des dieux”, Henry Quinson a tiré un livre de cette expérience : “Secret des hommes, secret des dieux”. Un ouvrage qui vient à point nommé pour prolonger le plaisir et l’émotion du film dont il retrace les coulisses et plus encore…

Moine franco-américain au parcours extraordinaire (il travailla dans la haute finance à New York avant de tout laisser tomber pour rentrer dans un monastère en Savoie et ensuite fonder une fraternité dans une cité de Marseille), Henry Quinson fut aussi le conseiller monastique du film “Des hommes et des dieux”. De cette expérience – unique dans l’histoire du cinéma – il a fait un livre. Près de 300 pages pour prolonger l’émotion, mais aussi la réflexion que suscite ce long-métrage, pour donner quelques explications sur divers détails (le titre du film par exemple), et surtout pour faire partager l’aventure humaine et spirituelle qu’il fut. “L’Esprit a soufflé sur ce film“, est-il persuadé. Depuis sa genèse jusqu’à la remise du prix à Cannes, le jour de la Pentecôte, Henry Quinson pointe ainsi dans son récit les multiples “signes” qui tout au long de ce projet lui font affirmer aujourd’hui que cette oeuvre a dépassé tous ceux qui la portaient.

Le plus étonnant dans cette histoire, est qu’Henry Quinson, après avoir traduit un livre d’un auteur américain, John Kiser, sur les moines de Tibhirine, avait justement imaginé qu’il était temps de faire un film sur ces religieux. Il avait même ébauché un scénario et “démarché” un ami producteur, mais ce dernier pensait qu’une histoire de 7 moines qui se font décapiter n’était pas très “vendeur”… Il doit aujourd’hui s’en mordre les doigts : “Des hommes et des dieux” fut le film français le plus rentable en 2010 : 3,2 millions de personnes l’ont vu en France, plus de 150.000 en Belgique !
Un curieux hasard (ou la logique de Dieu ?) va cependant remettre ce projet de film dans les mains du “Moine des Cités”. Le scénariste et producteur Étienne Comar et le réalisateur Xavier Beauvois cogitaient en effet de leur côté sur la même idée, au même moment. Ils souhaitent alors rencontrer Henry Quinson. Ils l’ont vu à la télé et savent qu’il fut proche de quatre moines de Tibhirine (qu’il avait côtoyés au monastère de Tamié). Ils veulent donc avoir son avis ! L’idée du réalisateur est en fait plus précise : il sent le besoin de s’entourer d’un conseiller monastique pour mener son entreprise à bien. Et voilà comment notre ancien “golden boy” de Wall Street s’embarquera dans une nouvelle aventure au fin fond de l’Atlas marocain…
En tant que conseiller, Henry Quinson ne se contenta pas de donner des indications sur les costumes et le décor, de corriger des erreurs factuelles, de réécrire certains dialogues, de proposer les chants, de rectifier des aspects de la vie communautaire ou des comportements de moines… Il livrera aussi ses impressions sur le scénario lui-même et surtout, au départ du moins, servira de lien pour recueillir l’avis des familles des moines. “Le danger pour moi était que ce film les fasse souffrir“, explique-t-il. Plusieurs d’entre elles avaient d’ailleurs manifesté leur opposition au projet… C’est en particulier la scène finale initialement prévue qui le tourmentait le plus fort parce qu’elle prévoyait un plan sur les têtes coupées. “C’était pour moi le triomphe de la mort… Or mon but était de faire souffler sur ce film l’esprit de la communauté de Tibhirine, c’est-à-dire l’amour et la paix. Et dans cette histoire, c’est bien cet esprit qui a finalement gagné.

Mais le moine n’aura pas à user de diplomatie pour faire enlever cette scène. Si ce plan-là n’existe pas c’est parce qu’au soir du tournage du départ des moines avec leurs ravisseurs, dans la neige et le brouillard (“dans la nuée” pour Henry Quinson), le réalisateur a compris que c’était avec cette scène-là que son oeuvre devait s’achever. Xavier Beauvois a même reconnu ce soir-là qui avait été le véritable premier assistant réalisateur sur ce tournage...
Et si cet “assistant” lui a permis de glaner une trentaine de prix (dont le Grand prix du jury à Cannes et le César du meilleur film français), c’est le compliment d’un des frères rescapés, estimant ce film être “une icône et un chef d’oeuvre“, qui vaut à ses yeux toutes les récompenses.