Secret des hommes, secret des dieux

Préface de Xavier Beauvois

Presses de la Renaissance, Prix Spiritualités d'aujourd'hui 2011

 

 

"Un récit alerte et chaleureux qui restitue la saveur humaine et la profondeur spirituelle d'une aventure inédite." (La Croix)

"Passionnant et remarquable : un récit de tournage qui est aussi un petit traité de christianisme." (Le Figaro)

"Plus qu'un making of : le récit d'une aventure collective marquée du souffle de l'Esprit." (Réforme)

"Un exceptionnel voyage initiatique et spirituel derrière la caméra de Xavier Beauvois." (AFP)

"Une expérience unique dans l'histoire du cinéma." (Dimanche)

"Un livre joyeux, de combat, de vérité." (Midi Libre)

 

Marie-Noëlle Tranchant, Le Figaro, 26 février 2011 : "Un livre passionnant et remarquable"

Tandis que le film de Xavier Beauvois Des hommes et des dieux revient sous les feux de l’actualité avec les Césars, un livre éclaire de l’intérieur cette aventure artistique et spirituelle hors norme. Secret des hommes, secret des dieux d’Henry Quinson, publié aux Presses de la Renaissance, retrace pas à pas la genèse et la réalisation du film, puis son chemin dans le public.
C’est un livre passionnant et remarquable. Passionnant, parce qu’on voit peu à peu le film émerger, grandir, s’affiner, se construire comme un superbe voilier qui va sortir du carénage pour éprouver la mer et le vent, dont on regarde l’équipage prendre possession. Remarquable, parce que le récit se double constamment d’une réflexion très éclairée sur la réalité et la signification de la communauté cistercienne de Tibhirine.
Faut-il rappeler qu’Henry Quinson était particulièrement fondé à assumer la fonction de « conseiller monastique » du film, que lui a conféré Xavier Beauvois ? Pendant six ans, cet ex-trader a vécu selon la règle de saint Benoît à l’abbaye de Tamié, dont étaient issus deux des sept frères assassinés, avant de vivre quatorze ans dans une cité de transit à Marseille. Il a été le traducteur de l’enquête de l’Américain John Kiser Passion pour l’Algérie (Nouvelle Cité)  et l’auteur de Prier quinze jours avec Christophe Lebreton, moine, poète, martyr à Tibhirine (Nouvelle Cité).
Sous sa plume, chaque épisode factuel est l’occasion d’explorer un aspect du mystère contenu dans ce titre immense : Des hommes et des dieux. Il ne cache rien des difficultés d’écriture du scénario, qui se heurte à l’opposition de plusieurs familles des moines, inquiètes de la falsification possible de la vérité de Tibhirine à l’écran. Leurs objections mêmes permettront d’aller vers plus de justesse. Le choix du tournage au Maroc soulève les réticences de l’Eglise locale, qui craint d’être taxée de prosélytisme.
En contrepoint, Henry Quinson dépeint la chaleur des relations qui s’établissent spontanément entre l’équipe française et la population. Mais, à propos de certaines scènes du film, il montre aussi la complexité des rapports entre musulmans et chrétiens, citant par exemple un propos de frère Luc en 1953 : « Si les réactions individuelles sont humaines, les réactions collectives sont musulmanes. L’islam étant créateur du milieu de vie familial, il en est le maître absolu. Aussi je ne me fais aucune illusion : si des troubles éclataient dans la région de Tibhirine, nos heures seraient comptées et l’ultime témoignage nous serait demandé. » Le rapport des acteurs à leur personnages permet d’éclairer la personnalité et l’histoire de chacun des moines, tandis que la progression dramatique (de la menace au doute et au choix de rester) appelle des réflexions politiques et théologiques nourries, mais toujours reliées à des situations concrètes.
Il est rare qu’un récit de tournage puisse se lire aussi comme un petit traité de la foi chrétienne. Secret des hommes, secret des dieux, sans aucun didactisme, est une introduction étonnamment vivante à la vie des moines « endossée » par les comédiens : la prière, le travail, l’étude, l’hospitalité, piliers simples et sûrs de la règle de saint Benoît. Le chant liturgique et les chapitres. Toutes ces observations précises et ponctuelles font accéder à une lecture plus essentielle : « Au fond, il s’agit de revenir avec les frères de Tibhirine à l’essentiel de l’Evangile : l’amour du prochain inséparable de l’amour de Dieu… ‘Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés’, dit Jésus avant sa Passion. »  Ressembler au Christ et donner leur vie comme lui, c’est le dernier secret des moines de Tibhirine.