Secret des hommes, secret des dieux

Préface de Xavier Beauvois

Presses de la Renaissance, Prix Spiritualités d'aujourd'hui 2011

 

 

"Un récit alerte et chaleureux qui restitue la saveur humaine et la profondeur spirituelle d'une aventure inédite." (La Croix)

"Passionnant et remarquable : un récit de tournage qui est aussi un petit traité de christianisme." (Le Figaro)

"Plus qu'un making of : le récit d'une aventure collective marquée du souffle de l'Esprit." (Réforme)

"Un exceptionnel voyage initiatique et spirituel derrière la caméra de Xavier Beauvois." (AFP)

"Une expérience unique dans l'histoire du cinéma." (Dimanche)

"Un livre joyeux, de combat, de vérité." (Midi Libre)

 

L’Orient-Le Jour : Secret des hommes, secret des dieux, la victoire paradoxale des moines de Tibhirine

25/10/2011

(Liban) Tous ceux qui ont aimé le film Des hommes et des dieux, retraçant la passion et la mort des moines de Tibhirine (Algérie), le 23 mai 1996, aimeront aussi le livre d’Henry Quinson, Secret des hommes, secret des dieux, l’aventure humaine et spirituelle du film.
L’ouvrage retrace la genèse du film ; on y retrouve tout l’esprit du tournage. Moine lui-même, Henry Quinson a vécu de l’intérieur toutes les étapes du film. Certains des moines de Tibhirine étaient des proches, des amis intimes. Leur mort, qu’il a apprise à New York, où il passait un temps en famille, l’a bouleversé.
« Regardant aujourd’hui en arrière, je suis sidéré, écrit-il. Ce film n’a pas été commandé (...) Ce n’est pas une machine de propagande confessionnelle (...) Des hommes et des dieux est l’œuvre de professionnels du cinéma. Le secret de son succès ne tiendrait-il qu’aux hommes qui l’ont réalisé ? Ou bien ce minuscule monastère perdu en Algérie, devenu un “phénomène de société” d’une ampleur jugée “miraculeuse”, cacherait-il un secret plus profond ? »
Le secret d’un succès
Dans son épilogue, Quinson livrera ce secret. « Pour certains, précise-t-il, Des hommes et des dieux ne sont qu’une métaphore de l’assaut porté contre les démocraties libérales : les moines votent, les terroristes tuent. L’engouement du public serait le signe que la civilisation occidentale, en retrouvant ses racines chrétiennes, assume son désir de suicide et accepte sa fin.
« Pour d’autres, la leçon tient en un mot : les moines sont des hommes, les terroristes sont des hommes, les militaires sont des hommes, le wali est un homme. Les dieux sont aussi du genre masculin ! (...) Résultat : entêtement, fondamentalisme et brutalité se conjuguent pour aboutir à la mort. Les femmes et les enfants en font les frais. Sans la féminité, sans la participation active et responsable des femmes à la vie politique, le monde continuera de s’autodétruire. Nous devons sortir du système patriarcal.
« Toutes ces observations sont stimulantes, mais réductrices, poursuit l’auteur. L’amour de Dieu est doux comme une femme, viril comme un homme : il transcende la guerre des sexes. (...) Pour moi, le cœur du film réside dans la victoire paradoxale des moines. Ils sont restés humains grâce à Dieu. C’est le triomphe de Dieu. Mais d’un Dieu humanisant.
« Sans ce Dieu humble, qui invite à la résistance pacifique, les frères n’auraient été que les victimes absurdes de forces obscures qui se font passer pour des divinités. Dans ce souffle du don, ils deviennent les témoins du Dieu-Amour.
« La diffusion de cette bonne nouvelle contribue à diviniser l’humanité et à la libérer de sa sujétion à l’égard d’un divin destructeur de l’homme. »
Notons avec intérêt que, depuis la sortie du film, le monastère de Tibhirine commence à se repeupler.