Mohamed Pascal Hilout

Vice-Président du Mouvement des Maghrébins laïques de France, 1er mars 2005

« Monsieur Islam » n’existe pas ?

 

Résumé

On a toujours voulu nous convaincre que l’islam n’avait pas d’Église. Mme Bouzar veut nous persuader aujourd’hui que l’islam n’a pas de Pape. Autrement dit : l’islam c’est l’irresponsabilité. Avouons qu’en France, ceci n’est absolument pas faux. Sauf que l’islam n’a pas eu besoin de mimer la chrétienté pour vivre, se défendre et se diffuser. Comme tous nos intellectuels soi-disant progressistes, Dounia Bouzar ne veut pas regarder la dure réalité en face. L’Église islamique souveraine et populaire existe bel et bien et il faut que nous prenions nos responsabilités pour définir la voie sur laquelle nous voulons mener l’islam de France et d’Occident. L’Intérieur ne peut pas continuer à consulter M. Islam du Caire et se débattre avec l’archaïsme de son rejeton genevois. Un nouvel islam : voilà l’alternative crédible à l’islam classique que nous avons hérité de nos ancêtres. Il faut savoir prendre une certaine distance critique avec nos mythes.

 

Préliminaires

Tant que vous analysez la chute des solides dans l’air, vous pouvez négliger l’effet de votre masse sur les corps étudiés et considérer que vous faites partie de cette énorme boule qu’est la terre. Quant à votre foi, on est aujourd’hui fondé de penser qu’elle ne dévie pas la trajectoire de l’objet en chute libre. Mais lorsque vous êtes anthropologue comme Mme Dounia Bouzar et que vous étudiez le discours de vos semblables, il serait illusoire de penser que le résultat ne dépend pas de votre engagement (voilée ou non voilée) ni de votre propre comportement. Le résultat final restitué au lecteur ne sera pas le même selon que vous ponctuez ou non vos entrevues de louanges à Dieu et prononcez ou non le rituel « Dieu prie sur lui et le salue »(1) dès que le nom du Prophète est cité.

Je n’en doute pas, l’anthropologie a certainement développé des techniques permettant de minimiser ces influences « parasites » mais, malgré cette réserve, je lis le travail de Mme Bouzar comme une expérience où l’anthropologue et ses « objets » d’études sont en interaction permanente. Ceci d’autant plus que le livre n’est pas simplement un compte-rendu des enregistrements effectués ou des prises de notes de ce que les représentants associatifs musulmans exprimaient, mais un vrai travail de mise en perspective, de commentaires mais aussi de réflexion entrepris par Mme Bouzar. Le livre est donc la résultante de ces deux vecteurs de discours : celui de l’anthropologue musulmane en cheveux, auréolée de son appartenance à la plus haute instance de l’islam de France et celui d’un certain nombre de musulmans français militant au sein d’associations à caractère cultu(r)el. Comme le dernier est bien analysé par Dounia Bouzar qui y avait accès directement, il reste à analyser la portée de l’autre vecteur.

Appréciation générale du livre

Disons d’emblée qu’on est face à un livre tout à fait intéressant. Son intérêt ne réside pas uniquement dans l’information très consistante et variée qu’il nous livre sur le discours tenu par les leaders associatifs mais surtout dans l’analyse pertinente qui est l’œuvre de l’anthropologue Dounia Bouzar. L’agencement très harmonieux qu’elle a réussi à obtenir en alternant les interventions des uns et des autres, en les rehaussant de commentaires et en les mettant en valeur par un éclairage limpide et très convaincant, permet au lecteur de bien comprendre les enjeux et les articulations d’un discours qui aurait pu facilement rester éclaté et sans unité ou alors se perdre dans des détails ou des digressions inutiles. Ce qui séduit aussi dans ce livre, c’est sa riche simplicité et sa justesse dans l’expression. Dounia Bouzar n’est pas une adepte du « jargonnage » auquel certains spécialistes en sciences musulmanes et humaines nous ont habitués. Je pense tout particulièrement à M. Arkoun dont les idées sont certes intéressantes mais dont l’expression compliquée et alambiquée vous gâche toute lecture. Avec ce livre de Dounia Bouzar vous serez préservés de ce calvaire intellectuel et vous aurez la satisfaction de rencontrer une anthropologue qui ne vous en met pas plein les yeux mais vous en met plein la cervelle. Son travail promet donc des remises en question entreprises avec style et tact comme seules les grandes dames savent le faire. Ceci étant, passons maintenant à ce qu’on peut lui faire comme reproches en espérant que cela permettra d’ouvrir le débat et ne sera pas considéré comme dénigrement d’un travail remarquablement accompli.

Discours d’anthropologue fuyant l’essentiel

Le discours de Dounia Bouzar s’inscrit dans un courant dominant actuellement qui accuse de façon péremptoire les critiques de l’islam et des musulmans de céder au travers de « l’essentialisme ». C’est un terme qui revient trop souvent dans les discours des sociologues et anthropologues mais aussi des militants soi-disant antiracistes pour mériter qu’on s’y arrête. Mon point de vue est celui d’un néophyte qui ose exprimer ce qu’il pense des schémas de pensée qu’on nous sert souvent pour fermer le débat en tentant de nous culpabiliser. Mme Bouzar, comme Mme Guénnif-Souilamas et bien d’autres spécialistes en sciences humaines, voudrait échapper au débat de fond et nous convaincre qu’il n’y a que des individualités parmi les musulmans interviewés et parmi les musulmans en général. Les traiter sous l’angle d’une spécificité relèverait d’une tentative les ramenant à une « essence » qui expliquerait tout. Il me semble dangereux et un peu facile d’obérer et de diluer le débat de cette façon. Il est évident que cette « essence » n’explique pas tout et personne d’ailleurs ne l’affirme, mais cette « essence » explique tellement de choses qu’il serait presque malhonnête de ne pas la retenir comme axe d’analyse. Il va de soi que chaque individu est un monde et une histoire à part mais de là à nier l’intérêt de la généralisation, reviendrait à remettre en cause tout l’intérêt des études qui permettent de dégager les éléments essentiels et les lois qui régissent des systèmes sociaux issus de la pratique au quotidien de rites tangibles et mesurables. Que ces actes soient la manifestation d’un système de contrôle élaboré à partir de textes fondateurs fixes mais donnant lieu à interprétation n’y changera rien. Ne pas accepter l’idée que les musulmans ont au moins l’islam(2) comme source commune d’inspiration, de self-control et de contrôle social au quotidien, est une régression par rapport aux analyses des anciens qui osaient étudier des « espèces » (toutes théoriques) et non seulement une enfilade de membres bien réels de ces espèces. Il va de soi que chaque individu traduit cet héritage commun en fonction de sa propre histoire, mais il est aussi incontournable de trouver des règles, des rituels, des institutions etc. qui sont propres à l’islam et qui sont déterminants pour tout musulman (prière après ablutions avec génuflexions et prosternations face contre terre, sacralisation de lieux interdits aux « impures », sacrifice du mouton, circoncision, nourritures licites et illicites, légalité religieuse de la polygamie réservée à la gente masculine, muftis et fatwas, droit de liquider les blasphémateurs, …). Ces éléments-là sont déterminants -au moins dans une première approche- des difficultés qu’éprouvent les individualités et regroupements se réclamant de l’islam avec l’Occident d’aujourd’hui et avec la République, cette institution qui ne peut tolérer d’autres lignes de commandement à ses groupes de citoyens musulmans ou non musulmans. Ne pas en tenir compte relève, à mon sens, d’un manque de courage scientifique et intellectuel.

Il y a longtemps que l’humanité est passée par une façon pré-scientifique d’appréhender les choses. C’est au temps de l’écriture cunéiforme qu’on n’arrivait pas encore à dégager des règles à partir de la multitude de cas observés. Même en géométrie, on n’enseignait pas de lois régissant tout les triangles mais uniquement des procédures qui s’appliquaient à des cas particuliers. Cette étape était nécessaire avant d’arriver à une généralisation qui permet de dégager des lois générales qui font abstraction des individualités pour mieux comprendre notre monde. Les sciences sociales ont aussi intérêt à dégager les règles qui caractérisent les comportements typiquement musulmans, ceux qui caractérisent les religions monothéistes en général, ceux qui leur sont communs avec les idéologies etc. Continuons donc sur la voie d’un Maxime Rodinson par exemple, qui osait traiter de « l’islam et le capitalisme », de « l’islam et le socialisme » etc. Cela ne l’empêchait nullement d’illustrer ses propos et d’étayer ses théories à l’aide de cas historiques concrets et particuliers, de s’intéresser aux individualités avant d’en dégager des concepts généraux très utiles du point de vue pédagogique mais aussi intellectuel.

A l’instar de nos intellectuels musulmans les plus « progressistes »(3), Dounia Bouzar croit qu’on pourrait faire l’économie d’une remise en question des invariants et fondamentaux de l’islam et continuer, en quelque sorte, à noyer le poisson dans un discours sur les discours. Certes, elle ne reste pas superficielle et ose souvent plonger au milieu des tourbillons, mais on a malheureusement l’impression qu’elle ne va jamais, comme bon nombre de nos réformateurs de pure forme, jusqu’aux profondeurs. On dirait qu’elle évite ainsi de remuer la vase tapie au fond de la mare islamique.

On peut se poser la question pourquoi une anthropologue avertie passe à côté des remarques et objections exprimées par des citoyens du terrain qui s’opposent aux attitudes et agissements encouragés par certains des douze leaders dont elle étudie le cheminement et le discours. On a l’impression que le questionnement de ces compatriotes ne l’interpelle pas suffisamment et qu’elle le laisse en suspens, sans vraie analyse ni réponse. Ceci est d’autant plus choquant qu’elle détenait là un tremplin idéal pour amorcer un débat tripartite ou plutôt lancer une médiation dans celui qui n’arrivait pas à s’établir entre les deux attitudes opposées. Evacuer les remarques gênantes d’un revers de main avec l’argument massue d’essentialisme laisse une impression d’amertume et d’incompréhension totale. L’éducateur mentionné à la page 44 et qui exprime clairement qu’il rencontre une opposition pratique entre lois de la République et lois respectées par les musulmans aura maintenant le beau rôle de mettre tout le monde dans le même paquet islamique, y compris les intellectuels. L’attitude de Mme Bouzar est encore moins acceptable lorsqu’on pense qu’elle était, au moment de la rédaction de son livre, membre de la plus haute instance représentant les musulmans pour les affaires cultuelles. Elle ne peut ignorer l’aspect normatif de l’islam et non pas seulement de ‘l’islam version Ramadan’ comme elle le laisse entendre. Les musulmanes et les musulmans responsables ne bottent pas en touche à chaque difficulté rencontrée sur le terrain très fair play de la République.

Monsieur Islam existe. Il y en a même un tout nouveau !

Quant à l’idée force stipulant que « M. Islam n’existe pas », elle est non seulement séduisante du point de vue intellectuel mais aussi très bien défendue par Mme Bouzar. Seulement, elle permet de ne pas aborder tout un pan de la condition humaine historiquement attestée et qui continuera de se reproduire tous les jours. Affronter cette dernière « réalité », même si on aimerait bien la dépasser et vivre dans un monde idéal où toute musulmane et tout musulman parle en son nom propre et ne se réfère plus à une autorité ou ne se cache derrière les livres. L’attitude féconde et plus digne des intellectuels progressistes consiste à regarder la réalité en face et à s’impliquer un peu plus. C’est parce que les frères Ramadan tiennent compte de cette « réalité »-là, tentent de lui donner corps et même de l’incarner, qu’ils en ont fait un marché pour leurs idées et qu’ils en tirent des bénéfices pécuniaires(4). Qu’on le veuille ou non, un M. ou une Mme Islam doit s’asseoir face à la République et prendre ses responsabilités vis a vis de la nation. La laïcité ne peut pas continuer à aller le consulter au Caire ou surfer sur le net pour lire ses fatwas. L’Europe et ses différentes instances ont besoin d’une telle personne. On pourrait même dire : si elle n’existait pas, il faudrait l’inventer !

Pour discréditer la camelote des Ramadan qui –faute de mieux– fait actuellement référence, il faut tout simplement que les penseurs musulmans sérieux se mettent à l’ouvrage et produisent des idées de meilleure qualité. La boutique archaïque des Ramadan fera rapidement faillite lorsque des idées islamiques du XXIe siècle seront mises sur les étals. J’ai finalement tendance à penser que les Ramadan comprennent mieux l’homo islamicus occidentalis que les anthropologues : qu’on le veuille ou non, le commun des mortels a bel et bien besoin de références et il en a toujours derrière la tête. Les héritiers de Hassan Al-Banna auraient tort de ne pas occuper la place vacante au milieu de notre grand et juteux bazar français et occidental !

Pensez aussi Mme Bouzar que votre expression n’est que l’avant plan de toute votre histoire habitée de références qui vous échappent ! Votre chance d’être éduquée à l’autonomie vous a fourni les clés pour revisiter de façon critique cette histoire mais, comme on dit : on ne se refait pas. Pour être honnête, je nuancerai en disant qu’il est bien difficile de se refaire.

Il est presque trop facile pour des intellectuels qui ont accès à l’expression publique de façon écrite et orale de proclamer que « Monsieur Islam n’existe pas ». Ils ont suffisamment arpenté les bibliothèques, fréquenté les cercles de réflexion et visité les « fabriques » d’idées pour conclure que ce Monsieur (c’est peut être une Dame ?) n’existe pas. M. Tariq Oubrou et Mme Dounia Bouzar sont peut être suffisamment autonomes pour énoncer qu’ils se réfèrent d’abord à eux-mêmes lorsqu’ils parlent d’islam. Mais il faut savoir se détacher de sa condition d’intellectuel ayant atteint ce degré de maturité pour avouer que paradoxalement, « même si M. Islam n’existe pas, il est bien vivant et occupe tout l’arrière plan de notre pensée ». Vivant, y compris dans le sens de changeant.

Cette attitude de négation de la part de Mme Bouzar est la nouvelle version de celle que nos intellectuels ont de tout temps avancée. Une vraie fausse banalité affirmant que l’islam n’avait pas et n’a pas d’Eglise. Mme Bouzar nous annonce, en quelque sorte, que l’islam n’a pas de Pape. Comme notre anthropologue, ces intellectuels ne vont jamais jusqu’au bout de leur réflexion pour constater que l’islam s’est toujours bien organisé pour exister, se défendre, s’enseigner et même se propager à travers une bonne partie du monde. Il n’avait nullement besoin de mimer l’Eglise catholique pour atteindre le même degré d’efficacité si ce n’est le surpasser. L’islam a toujours été un corps constitué de ‘ulamâ (docteurs de la foi et de la loi) qui font allégeance au souverain lors de son investiture. L’islam a toujours été une législation bien codifiée et agissante, une jurisprudence, des juges et des jurisconsultes rémunérés et reconnus par les Etats musulmans et leur communauté. On sait que tout Etat musulman classique avait en quelque sorte comme devise : l’islam orthodoxe c’est moi et je le défendrai contre toute hérésie. Le drapeau saoudien avec deux sabres qui protègent la profession de foi islamique « Il n’y a de dieu qu’Allah et Mohammed est son Prophète » pourrait facilement constituer la bannière commune à tous les Etats musulmans classiques.

Nos intellectuels oublient donc facilement que, par construction, l’islam classique n’a pas besoin d’Eglise pour vivre et se transmettre : il est inscrit dans notre chair par la circoncision qui vous marque et vous parque à jamais dans la communauté, dans l’assiette par la viande halal, dans les fermes et les boucheries sans porc et donc sans charcuterie que tous les petits adorent, dans le verre sans vin, sans bière et sans champagne, dans le désordre des repas festifs et nocturnes pendant le ramadan, dans le mouton égorgé par le père de famille dans chaque foyer etc. Il n’est pas nécessaire d’aller plus loin pour définir les invariants de l’islam. Une anthropologue de terrain, musulmane de surcroît, ne peut ignorer ces éléments matériels et surfer uniquement sur les ambiguïtés inhérentes à tout discours.

C’est ainsi que l’islam classique dispose de l’autorité de nos pères, de celle de nos mères (dont dépend la réussite des repas ramadaniens), de nos barbiers aux lames aiguisées, de nos juges d’application, de nos muftis élus au suffrage universel afin de légiférer en toute légitimité, des souverains détenant les clés du trésor et le commandement du sabre. Qui peut offrir meilleure implantation et diffusion de l’Eglise souveraine et populaire ? À part ça, nous pouvons continuer d’affirmer que l’Eglise islamique n’existe pas !

Et aujourd’hui Mme Bouzar nous rajoute une autre vraie-fausse banalité stipulant que « Monsieur Islam n’existe pas ». Cela n’empêchera pas chaque musulman de penser et de croire dur comme fer qu’il connaît son islam transmis par des références fiables(5) ayant contribué à son édification (dans tous les sens du terme) et, qu’en quelque sorte, il restitue en acte et en parole ce que l’islam ordonne et interdit. Pour les éléments tangibles cités ci-dessus, il n’aura certainement pas tort.

Il faut donc s’assumer et assumer ses responsabilités quand on est musulman ou musulmane comme Mme Bouzar. Je ne fais pas que donner des conseils. Personnellement, je n’ai fait qu’assumer mes responsabilités d’intellectuel français musulman lorsque j’ai proposé à mes coreligionnaires un nouvel islam avec trois piliers humanistes bien plus solides que les rituelles pratiques de contrôle social. C’est parce que je suis convaincu qu’il est possible et nécessaire de construire une nouvelle identité islamique ici et maintenant que je leur propose des principes universels : la Liberté, la Justice et la Paix. Ce ne sont pas ceux hérités de mes ancêtres. Je pense que c’est en prenant un peu de distance avec eux, avec nos anciennes références prisées par les prédicateurs genevois, avec les réformateurs de pure forme que les deux derniers siècles nous ont produit… que nous pourrons enfin passer à une foi moderne qui aura des chances d’être prise au sérieux.

Mes ancêtres je les respecte mais à leur juste place. Respecter le Prophète et le Coran c’est admettre qu’ils ont d’abord commencé par une révolution contre la reproduction mimétique des croyances héritées des ancêtres. C’est parce que l’islam s’est révolté contre les pratiques sociales et religieuses de la Mecque qu’il a fait avancer notre humanité. Et comme il ne pouvait pas translater mes ancêtres bédouins du sixième au vingt-et-unième siècle, de leur terre stable, plate et entourée de sept cieux à notre terre ronde et filant à travers le vide sidéral, il nous a laissé le soin d’imaginer un islam en harmonie avec notre temps. Faisons tout simplement mieux que nos ancêtres pour être à la hauteur de leurs espoirs. N’essayons pas de projeter la Liberté de pensée telle que nous la chérissons aujourd’hui dans le moment fondateur des ancêtres. C’est une opération ridicule qui exige une bonne dose d’hypocrisie que le Coran abhorre. La vision de la foi chez mes ancêtres était en harmonie avec leur espace et leur époque mais leur référentiel spatio-temporel n’est plus le nôtre. Nous avons l’obligation, la liberté et la possibilité de nous construire différemment avec nos compatriotes en tenant compte de l’acquis des Lumières dans cette belle Europe judéo-islamo-chrétienne mais surtout de culture gréco-romaine. Cette culture avec sa législation faite par les humains pour les humains, son éthique élaborée et constamment disputée par les penseurs et les philosophes, son esthétique qui ne reconnaît que la liberté d’expression comme canon et qui a donné naissance à des chefs d’œuvre du génie humain, sa prise de distance avec les mythes et la mytho-histoire des ancêtres pour laisser enfin un espace de liberté à la raison qui est si sage qu’elle fait aussi une place aux religions qui l’ont opprimée. Il faut donc que ces dernières deviennent raisonnables et occupent leur juste place ; juste leur place. Une religion islamique raisonnable, voilà ce qui nous a toujours manqué et que je propose à mes coreligionnaires !

Oui Mme Bouzar, j’assume le rôle de « Monsieur nouvel islam ». J’existe, je ne marche pas sur l’eau et comme vous le constatez, je me « mouille » à fond.

 

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Notes de fin de page :

(1) D’ailleurs, ce n’est pas cette traduction (et donc lecture) que choisit Dounia Bouzar de la fameuse formule « Salla l-lahu ‘alayhi wa sallam ».

(2) Qui se résume du point de vue théorique au coran et à quelques livres de la tradition mais surtout à la pratique de rituels et de rites sociaux consensuels bien prégnants. En s’en donnant la peine, on est en mesure de définir les éléments tangibles qui caractérisent l’islam et même de les mesurer statistiquement.

(3) Je me limite à mentionner ici ceux que Mme Dounia Bouzar cite dans son livre : MM. Mohamed Arkoun, Rachid Benzine, Tariq Oubrou

(4) Les dépenses du Centre Islamique de Genève qu’ils gèrent et les déplacements intercontinentaux qu’ils effectuent ne sont certainement pas donnés.

(5) Mot de même racine que foi et fidèle

 

 

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